Les inadmissibles de la fiction
Tous supports confondus, parité respectée
10. Madame Président (as herself), Golden
Boy, Tatsuya Egawa (1992-1997). Elle est blonde, elle a des gros seins et
elle ne sert à rien – sauf à exciter les adolescents en chaleur lecteurs de shônen mangas.
représenter le sentiment amoureux d'un
personnage féminin, on le fait loucher.)
9. Jar Jar Binks (as himself), Star
Wars : Episodes I, II, III (1999-2005). Ce personnage est l’un des
plus honnis de la planète science-fiction. Selon l’avis des experts comme des
amateurs, il a pourri l’intégralité des trois épisodes préquelisants de Star Wars, entraînant des déchaînements
houleux d’insultes vomies sur George Lucas. Un livre de David Kimmel s’intitule
même Jar Jar Binks Must Die… And Other
Observations About Science Fiction Movies (2011, Fantastic Books). Jar Jar
Binks, c’est la caution Walt Disney ;
un Bisounours à la tête de l’ONU, du sirop de grenadine sur une pizza kebab. Il
doit mourir.
(Méfiez-vous, l'extraterrestre dont il est question ne se
situe qu'au second plan et n'est pas habillé de tricot.)
8. Donna Martin (Tori Spelling), Beverly
Hills (1990-2000). Vous avez vu sa gueule, franchement ? Vous avez vu
le résumé de sa vie dans la série ? Vous avez vu la série ? Vous avez
vu sa carrière ? Vous avez vu le nom
de l’actrice ? Bon.
(Même le chat a honte et s'est mangé la tête.)
7. Frédéric Moreau (as himself), L’Éducation
sentimentale, Gustave Flaubert (1869). Ce mec passe vingt ans à fantasmer
sur la même femme mûre qu’il n’arrive même pas à choper, et il n’est pas fichu
d’aller aux putes entretemps. Il ne lui arrive rien et il a les cheveux gras.
(Rââââh zut, il s'agit d'Isabelle Huppert jouant Madame
Bovary. Sur une page des inadmissibles. C'est vraiment
trop bête.)
6. Brittany S. Pierce (Heather Morris), Glee (2009- ?). Elle est imbattable au quiz sur les maladies
de chat, revendique elle-même un cerveau de la taille d’un petit pois, ne sait
pas fermer une porte à clé, veut travailler dans une usine de poulets et
interviewe son chat. C’est l’être le plus stupide de toute la création. Elle
aurait pu tourner à la place de Jar Jar Binks.
5. Guile (as himself), Street
Fighter II, Capcom (1991). Ce personnage de GI n’avait guère de partisans
quand il s’agissait de choisir son combattant sur le jeu d’arcade. Sa coiffure
en brosse est ridicule (il se recoiffe d’ailleurs après chaque victoire) et ses
coups ont une portée limitée. Les Japonais, qui ont conçu le jeu, ont
ridiculisé Guile en caricaturant à l’extrême le personnage de militaire à
chewing-gum, et les Américains en retour ont refusé d’engager l’un des leurs
pour l'incarner, le laissant à Jean-Claude Van Damme qui se l'approprie avec brillantine en 1994 (notons que pour protester contre l’anti-américanisme
nippon les mêmes Américains avaient engagé un Tahitien pour jouer Honda, le
noble sumo japonais, sans tenir compte de la ressemblance entre Ryu le Jap et
Ken le Ricain). Bien, sûr, on parle d’un film où Kylie Minogue jouait une
combattante de l’extrême, alors bon, la polémique finalement est limitée.
4. Manon Lescaut (as herself), Histoire
du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, l’abbé Prévost (1731). On ne
sait jamais si Manon aime ou non le chevalier Des Grieux. Elle pourrait
accepter d’aller vivre tranquille avec lui, mais non, il faut toujours qu’elle
vole et qu’elle couche, et quand elle est dans la merde, hop, elle revient vers
son amant. La prison, la déportation, le harcèlement sexuel et la marche dans
le désert auront raison de cette inadmissible coquine.
3. Alf (as himself), ALF
(1986-1990). Alf est une marionnette en moquette ; et même pas une jolie
moquette, non, un truc bouse de mammouth. Alf a une idée fixe, qui consiste à
manger des chatons, et il vient d’une autre planète, ce qui en soi est
inadmissible (voir Jar Jar Binks et Angelina Jolie).
2. Ariane Deume (as herself), Belle
du Seigneur, Albert Cohen (1968). Ariane est une insupportable écervelée.
Elle n’est capable d’aucun humour ni d’aucune ironie, parle
beaucoup trop longuement avec elle-même, se prélasse et lasse son amant (il faut
dire qu’elle lui demande toujours de lui lécher les tétons et de jouir ensemble), pourtant tout aussi
désagréable dans son obsession de pérorer sur l’Amour Absolu Cosmologique et
Mythique. Heureusement le box-office va nous remettre un peu d’ordre dans tout
cet absolu : le film Belle du
Seigneur, avec Jonathan Rhys Meyers et Natalia Vodianova, devrait sortir
cette année.
1. Servietsky (as itself, Towelie
en VO), South Park (1997- ?). Le
n° 1 est inégalable : Servietsky est en effet une serviette, mais un
personnage quand même. Il a été créé par l’armée américaine, pour ce qu’on en
sait, et passe ses journées à se défoncer en fumant de la drogue. Au reproche
formulé par Cartman, « Tu es le pire personnage de tous les temps »,
Servietsky répond avec lucidité : « Je sais ».
[0. – Bonus ! – La Chartreuse de Parme (as itself) – cette actrice
dont j’ai perdu le nom, qu’un réalisateur transi suppliait de jouer dans une
adaptation de ce roman de Stendhal, aurait en effet répondu :
« D’accord, mais seulement si je joue la Chartreuse ! »]
(C'était peut-être bien Maria Casarès. Elle a accepté de jouer
Gina mais est restée très jalouse de la pendule de Foucault.)
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