vendredi 22 juin 2012

Tuez-les tous !


Les inadmissibles de la fiction

     Tous supports confondus, parité respectée
  
10. Madame Président (as herself), Golden Boy, Tatsuya Egawa (1992-1997). Elle est blonde, elle a des gros seins et elle ne sert à rien – sauf à exciter les adolescents en chaleur lecteurs de shônen mangas.

 (Notons comment dans les mangas, pour
représenter le sentiment amoureux d'un 
personnage féminin, on le fait loucher.)

9. Jar Jar Binks (as himself), Star Wars : Episodes I, II, III (1999-2005). Ce personnage est l’un des plus honnis de la planète science-fiction. Selon l’avis des experts comme des amateurs, il a pourri l’intégralité des trois épisodes préquelisants de Star Wars, entraînant des déchaînements houleux d’insultes vomies sur George Lucas. Un livre de David Kimmel s’intitule même Jar Jar Binks Must Die… And Other Observations About Science Fiction Movies (2011, Fantastic Books). Jar Jar Binks, c’est la caution Walt Disney ; un Bisounours à la tête de l’ONU, du sirop de grenadine sur une pizza kebab. Il doit mourir.

(Méfiez-vous, l'extraterrestre dont il est question ne se
situe qu'au second plan et n'est pas habillé de tricot.)

8. Donna Martin (Tori Spelling), Beverly Hills (1990-2000). Vous avez vu sa gueule, franchement ? Vous avez vu le résumé de sa vie dans la série ? Vous avez vu la série ? Vous avez vu sa carrière ? Vous avez vu le nom de l’actrice ? Bon.

(Même le chat a honte et s'est mangé la tête.)

7. Frédéric Moreau (as himself), L’Éducation sentimentale, Gustave Flaubert (1869). Ce mec passe vingt ans à fantasmer sur la même femme mûre qu’il n’arrive même pas à choper, et il n’est pas fichu d’aller aux putes entretemps. Il ne lui arrive rien et il a les cheveux gras.

(Rââââh zut, il s'agit d'Isabelle Huppert jouant Madame
Bovary. Sur une page des inadmissibles. C'est vraiment 
trop bête.)

6. Brittany S. Pierce (Heather Morris), Glee (2009- ?). Elle est imbattable au quiz sur les maladies de chat, revendique elle-même un cerveau de la taille d’un petit pois, ne sait pas fermer une porte à clé, veut travailler dans une usine de poulets et interviewe son chat. C’est l’être le plus stupide de toute la création. Elle aurait pu tourner à la place de Jar Jar Binks.

(...)

5. Guile (as himself), Street Fighter II, Capcom (1991). Ce personnage de GI n’avait guère de partisans quand il s’agissait de choisir son combattant sur le jeu d’arcade. Sa coiffure en brosse est ridicule (il se recoiffe d’ailleurs après chaque victoire) et ses coups ont une portée limitée. Les Japonais, qui ont conçu le jeu, ont ridiculisé Guile en caricaturant à l’extrême le personnage de militaire à chewing-gum, et les Américains en retour ont refusé d’engager l’un des leurs pour l'incarner, le laissant à Jean-Claude Van Damme qui se l'approprie avec brillantine en 1994 (notons que pour protester contre l’anti-américanisme nippon les mêmes Américains avaient engagé un Tahitien pour jouer Honda, le noble sumo japonais, sans tenir compte de la ressemblance entre Ryu le Jap et Ken le Ricain). Bien, sûr, on parle d’un film où Kylie Minogue jouait une combattante de l’extrême, alors bon, la polémique finalement est limitée.

(La ressemblance est frappante à s'en taper le crâne sur un sol de planches.)

4. Manon Lescaut (as herself), Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, l’abbé Prévost (1731). On ne sait jamais si Manon aime ou non le chevalier Des Grieux. Elle pourrait accepter d’aller vivre tranquille avec lui, mais non, il faut toujours qu’elle vole et qu’elle couche, et quand elle est dans la merde, hop, elle revient vers son amant. La prison, la déportation, le harcèlement sexuel et la marche dans le désert auront raison de cette inadmissible coquine.

(Notons le katana brisé en bas à gauche de l'image.) 

3. Alf (as himself), ALF (1986-1990). Alf est une marionnette en moquette ; et même pas une jolie moquette, non, un truc bouse de mammouth. Alf a une idée fixe, qui consiste à manger des chatons, et il vient d’une autre planète, ce qui en soi est inadmissible (voir Jar Jar Binks et Angelina Jolie).

(Ce chaton cherche désespérément le ketchup.)

2. Ariane Deume (as herself), Belle du Seigneur, Albert Cohen (1968). Ariane est une insupportable écervelée. Elle n’est capable d’aucun humour ni d’aucune ironie, parle beaucoup trop longuement avec elle-même, se prélasse et lasse son amant (il faut dire qu’elle lui demande toujours de lui lécher les tétons et de jouir ensemble), pourtant tout aussi désagréable dans son obsession de pérorer sur l’Amour Absolu Cosmologique et Mythique. Heureusement le box-office va nous remettre un peu d’ordre dans tout cet absolu : le film Belle du Seigneur, avec Jonathan Rhys Meyers et Natalia Vodianova, devrait sortir cette année.

(Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder
ensemble dans la même direction sur un cheval noir avec
des culottes de cheval immaculées sur une plage assortie.)

1. Servietsky (as itself, Towelie en VO), South Park (1997- ?). Le n° 1 est inégalable : Servietsky est en effet une serviette, mais un personnage quand même. Il a été créé par l’armée américaine, pour ce qu’on en sait, et passe ses journées à se défoncer en fumant de la drogue. Au reproche formulé par Cartman, « Tu es le pire personnage de tous les temps », Servietsky répond avec lucidité : « Je sais ».

(C'est ce qui s'appelle se mettre carpette.)

[0. – Bonus ! – La Chartreuse de Parme (as itself) – cette actrice dont j’ai perdu le nom, qu’un réalisateur transi suppliait de jouer dans une adaptation de ce roman de Stendhal, aurait en effet répondu : « D’accord, mais seulement si je joue la Chartreuse ! »]

(C'était peut-être bien Maria Casarès. Elle a accepté de jouer 
Gina mais est restée très jalouse de la pendule de Foucault.)

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