dimanche 4 décembre 2011

Inadmissible, j’écris mon nom (1/4)

My Taylor is bitch

L’ambition de ce blog, à travers le Centre de recherche qui le supporte, est de traiter des formes d’inadmissibles contemporains sous l’angle des sciences humaines. Mais nous, chercheurs en sciences humaines, avons également la prétention de mettre en scène des goûts (parfois) inadmissibles : car l’inadmissible, c’est (aussi) nous. Qui n’a jamais possédé le cédé des Spice Girls ou feuilleté Voici nous jette la première pierre numérique.

En quatre volets, ce sont donc nos goûts inadmissibles en matière de jeunes stars d’une vieille industrie que nous déclinerons dans la série présentement ouverte. Et si vous ne connaissez pas les noms ici affichés, c’est que vous avez sans doute préservé une forme d’innocence et de purisme culturels. Nous ne vous en félicitons pas.

Le premier volet de cette série s’intéresse aux jeunes Taylor dont Google nous donne d’emblée les patronymes:



Taylor Lautner (1992) est le seul mâle du trio ; il est connu pour jouer Jacob le loup-garou dans l’infâmante série Twilight (2008-2012), qui est au féminisme ce que le Baygon® est aux insectes ; et avoir pris, entre le premier et le deuxième volet, 15 kilos de muscles – raison pour laquelle les réalisateurs des derniers épisodes l’obligent régulièrement à ôter son t-shirt pour, par exemple, courir sous la pluie. Tout fluet auparavant, Lautner incarne la revanche des seconds rôles dans la vie : il est maintenant plus convoité par des hordes d’adolescentes qu’un inédit de Barthes par un troupeau de chercheurs.

Taylor Swift (1989) est aussi lisse de blondeur que Lautner de matité. Soyons clairs, Swift n’est quasiment pas connue du public majeur en France – votre seule chance de l’apercevoir est de traîner devant les étalages de la presse people et adolescente ou de forcer la porte de votre nièce de douze ans : Swift, grandeur nature, trônera entre les posters gondolés de Lautner et des Jonas Brothers. Taylor Swift joue de la musique country et s’est fait rembarrer par le rappeur Kayne West, ce qui a provoqué l’ire du président Obama. Fille bien sous tout rapport, Swift, malgré son jeune âge, a été vu en compagnie de serial tombeurs comme John Mayer ou Jake Gyllenhaal.

Taylor Momsen (1993) est la plus drôle des trois, parce qu’elle s’habille, se coiffe, s’exprime et mène sa vie n’importe comment. Elle a tenu le rôle d’une jeune fille effarouchée dans Gossip Girl (2007-2010) et a fini par lâcher l’affaire parce que son vrai kiff, c’était la musique, et que les pouffiasses avec lesquelles elle jouait pour la télévision, franchement, elles n’étaient pas assez sales. Momsen se plaît à entretenir autour d’elle un petit parfum de soufre qui, vu de loin, semble aussi forcé qu’un sourire sur le visage de Victoria Beckham.



Que sort-il de cette énumération ? Rien : car si vous ne connaissiez pas les Taylor auparavant, vous les avez déjà tous confondus à cette minute. Et c’est en cela qu’ils méritent de figurer ici, productions à la chaîne de l’industrie américaine, qui par leur multiplication deviennent inadmissibles. Les Taylor ne se ressemblent pas tout à fait, mais ils se confondent, comme Atchoum et Timide dans un jardin de banlieue.


À venir : De la chanson au cinéma, itinéraires ratés.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire